Édito du 29 juin 2023

Les six premiers mois de notre année auront été marqués par un étonnant spectacle. Celui d’un gouvernement qui, contre notre volonté et nos désirs, contre nos appels et nos mobilisations, nous impose deux années de plus au travail. Celui d’un gouvernement qui ne nous comprend plus et qui fait peu de cas de nos espoirs et de nos illusions.

Ce qui s’est joué lors des six premiers mois de notre année, c’est bien plus que l’opposition entre ceux souhaitant repousser l’âge de départ à la retraite et les autres. C’est une certaine idée de la vie, du temps et de la liberté. Pendant six mois, nous avons dit que le temps socialement utile, celui qui compte, ce n’était seulement celui dédié au travail, à la performance et au profit. Nous avons revendiqué notre droit au temps libre. Ce temps dont nous disposons sans contrainte, ce temps où nous reprenons le contrôle sur nos vies. 

Défendre le droit au temps libre est au centre de l’engagement de notre mairie. Faire de ce droit une réalité concrète est au cœur des politiques publiques que nous développons. 

Par les actions que nous mettons en place nous voulons construire un droit au temps libre pour tous. Un temps libre émancipateur, où chacun, petits et grands, riches et modestes, pourraient accéder aux activités et aux plaisirs de son choix. Un temps libre synonyme de partage, de découvertes où ensemble au-delà de nos différences, nous pourrions refonder nos possibilités d’existence collective sur de nouvelles bases. 

C’est cette ambition qui nous guide dans la construction de notre programmation culturelle. Généreuse et curieuse, elle est presque intégralement gratuite pour permettre à tous un égal accès à ce qui se fait de mieux sur notre territoire.

C’est le sens des fêtes que nous organisons dans les quartiers comme dans les noyaux villageois. Nous voulons cultiver un temps libre joyeux et festif. Nous refusons que l’argent soit en un frein et que le plaisir procuré par la fête, que la douceur de vivre soit réservée à ceux qui en ont les moyens. Comme pour notre programmation culturelle, ces moments festifs sont programmés dans l’ensemble du secteur, pour que la géographie, les transports et la mobilité ne soient pas non plus des obstacles.

 C’est l’idée qui guide nos réflexions dans l’aménagement de notre territoire. C’est la raison qui nous pousse à développer les parcs et les jardins publics afin que chacun ait, à proximité de chez lui, des espaces pour flâner et profiter.

C’est le but du travail que nous menons dans nos centres aérés et que nous développons avec les associations du territoires. Avec deux piliers, deux volontés: déconstruire les inégalités et offrir aux enfants ce qui est normal et banal ailleurs mais encore trop rare ici.

Le temps libre n’est pas le temps inutile. Lorsque nous parlons de ce temps, c’est en réalité de nos vies dont nous parlons. De l’emploi qui en est fait, de la liberté que nous avons d’en jouir. Nous sommes fiers de le défendre. Car par cet acte, nous sommes ce qui s’est fait de plus noble: une communauté de femmes et d’hommes libres qui tiennent à décider de leur destin.

Vive le temps libre

Nadia Boulainseur